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Mon ancre maudite

31 mars 2013

Brèves phoniques

Il est des jours où ma Chose tentaculaire, noire, transpire Désordre insupportable

 

Sans pudeur, elle s'ouvre

Sombres abîmes je chute

Ô dégoût maudit

 

Odieux résonnant

Hurlant un cri sourd

De l'antre abyssale bouchée

 

Ovale féroce

De mes dégoûts bouche rit

Orifices tus

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29 mars 2013

L'amuse bouche, La muse bouche

 

 

 

Il y a un certain temps déjà, j'avais entamé un projet d'écriture au titre étrange de Corporataire. Ce signifiant inexistant était apparu sous ma plume inopinément. Mon inconscient facétieux avait fait bloc d'une chaîne sonore, bourdonnante et furieuse, qui avait envahi mon esprit, corps, corporation, pot de terre, pot à taire. Il soulevait le voile opaque qui recouvrait bien sagement le mal qui me rongeait ; il mettait en exergue cet orifice maudit situé au bas de mon visage qui devait me permettre de parler, de manger.

Cet écrit donc se présentait sous la forme d'un répertoire dans lequel je donnais une définition ou une courte phrase, chargées de résonances,  sur différents mots entourant le corps, à la manière de Michel Leiris dans Langage Tangage. Voici ce que j'avais écrit autour de la bouche :

BOUCHE, Mon louche dégoût

AMUSE BOUCHE (L’) _ Voeu de La Muse Bouche

AMUSE GUEULE _ Gourmande envie de la voix


Il me faudrait développer mais le sujet m'écoeure vite ; J'arrête donc là pour aujourd'hui.

photo[5]

L'empêchée des goûts de la bouche

Une petite fable pour finir sur un amuse-bouche _Je sais, je présente le repas dans le désordre mais comprenez qu'il est hors de question que l'on m'impose de suivre vos règles alimentaires ! 

La chipoteuse et le goûteur
 
Conviés au banquet d’une ogresse _ de l’hôte, je n’en suis pas très sûre _ un goûteur et une chipoteuse se donnent rendez-vous au croisement d’une voie, pour s’y rendre de concert.
Sitôt qu'ils sont arrivés, le goûteur s’attable et entame un Alors ?!, sorte de mille sabords de mille saveurs. En bouche avisée et professionnelle aussi, il hume, se délecte des vivres posées là et part l’eau en bouche autour de la table. Il cherche, patient, au corps de chaque plat, ce qui va le dire croquant, croustillant, savoureux, piquant, surprenant, mordant. Il traque la fantaisie, la nouveauté ou l’ancien renouvelé.
La chipoteuse, elle, fait la fine bouche. Elle regarde par le menu l’inventaire de ces aliments sonores : anguilles à la diable, aumônières surprises, bouchées de boudin blanc, boulettes de purée gratinées, brochettes terre et mer aux trois saveurs, chou farci truffé, fricassée de la mer, mioche aux navets, oursins en cocotte, monnaies du pape, pain perdu, pet de nonnes, queues de lotte, salade de lardons, sacristains aux noisettes, travers de porc à l’aigre-doux…
Les mets se débobinent ; nul amuse-bouche qui ne la fasse saliver ; elle prend racine.
Midi sonne la fin du festin. Le goûteur au palais enchanté et la chipoteuse au corps vide se quittent.
 
Mor(t)alité :
[….]
 
Je n’articule rien, mais en tête un avertissement, hors sujet, s’imprime en caractères gras :
Chercher des titres de recettes provoque la nausée.

                                         

28 mars 2013

Entame, "hant'âme"...

Voilà, je me lance sans savoir vers où cette "voix" me mènera, sans savoir si elle sera entendue, sans savoir si elle sera digne d'intéresser l'autre ou au moins un autre, en espérant qu'elle sera une ouverture, la promesse d'un avenir. Le besoin de dire, de partager les mots, mes maux est devenu tel qu'il me faut tenter, même au risque de déplaire, malgré la peur du grotesque, de la stupidité, de la médiocrité.

Je ne connais rien à l'univers des blogs et il m'a fallu passer les tracas administratifs pour ouvrir celui-ci. Trouver un nom, des noms, classer dans une catégorie, se décrire, ÉTIQUETER ! Tout ce que je fuis.

Donner des noms... Plusieurs en tête, tous se justifiaient même si certains n'étaient que pure résonnance. Le titre de mon blog aurait pu être autre, Le mal de dire, La malédiction des mots, Maudit soit dire, Les cris, En corps dire, Corporataire... Une chaîne sonore signifiant ma curieuse maladie, l'absence de parole. Je vous rassure, je n'ai aucune déficience des cordes vocales, c'est juste que depuis toujours les mots, mes mots, se bloquent dans mes entrailles, produisant en bouche un terrible silence. L'être humain étant par nature un être parlant, justement nommé "parlêtre" par M. Lacan, il m'a fallu trouver une solution au problème. Le dire est devenu L'écrit. Voilà comment j'en suis venue à l'encre, mon fil ténu pour ne pas me perdre dans l'abîme.

Caser dans une catégorie... Comment faire alors que je ne sais quelle tournure, quelle forme prendre ce que je commence tout juste à semer. Cela ressemblera-t-il à un journal intime, à un carnet de voyage, à un curieux témoignage, à une sale cuisine de mots ? Je n'en sais fichtre rien. D'ailleurs, cela ne s'apparentera certainement à rien, ou tout au plus à un bordel cacophonique, totalement merdique. Quant au ton, ou à l'intérêt de mes dépôts  ? Vous jugerez au fil du temps si le courage, l'envie de me lire, de me suivre vous prend.

 Fin de l'entame..., le plus dur reste à venir.

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